Terres de tisanes : Infuseur de bien-être

5/09/2021

Depuis onze ans, Alexandre Bompard cultive, sèche et ensache les plantes de ses Terres de tisanes nichées dans la campagne de Cleguer et nous propose ses infusions à déguster pour leurs vertus ou juste pour le plaisir.

Une fermette en pierre dans la campagne clégueroise, une tasse de tisane toute de douceur et de saveurs préparée par Alexandre, accueillant et tranquille… Terres de tisane est comme une bulle de paix et de simplicité dans la frénésie du monde. « J’aime les choses simples et quoi de plus simple que de jeter quelques feuilles sèches dans de l’eau bouillante! C’est un geste universel et très ancien. Depuis l’aube de l’humanité on fait infuser des plantes. Petit, ça me fascinait déjà. »

Pourtant Alexandre n’imagine pas de suite en faire son métier. Il commence par des études en sciences éco, « parce qu’il faut bien choisir quelque chose », bifurque vers l’ethnologie par curiosité, découvre l’ethnomédecine, l’étude des médecines traditionnelles non occidentales, se spécialise en ethnobotanique pour s’initier à leur pharmacopée. Il monte un projet humanitaire au Népal, y crée une coopérative agricole de fabrication de tisanes. « Ce sont les villageois népalais qui m’ont enseigné l’art de mettre les mains dans la terre, à cultiver dans le respect de la Terre. C’est là que s’est révélée ma passion des plantes». Avec l’aide d’un ingénieur agronome local, il apprend aussi à les préparer pour en préserver la saveur et les bienfaits.

Cinq ans plus tard, Alexandre décide de produire des tisanes bio, chez lui, au Pays de Lorient. À 34 ans, le voilà reparti pour une formation en maraichage bio car pour s’installer comme producteur de plantes aromatiques et médicinales, statut qui paraît le plus évident, il lui faut obtenir un brevet professionnel «Responsable d’entreprise agricole » (BPREA). Hélas, s’occuper des « simples[1] » en France est plutôt compliqué ! Entre les exigences en surface cultivée nécessaire pour obtenir le statut d’agriculteur et la non reconnaissance du métier d’herboriste, Alexandre optera finalement pour être officiellement « fabricant de tisanes ». Terres de tisanes est née.

Camomille romaine, mauve, calendula… sur un hectare, Alexandre cultive une vingtaine de plantes. La nature lui en offre d’autres comme l’ortie, la ronce qui s’adosse aux haies protectrices de la parcelle, ou quelques espèces sauvages récoltées dans les landes et bois préservés des environs. Et il s’excuserait presque de ne pas cultiver la cannelle ou l’eucalyptus qu’il fait venir pour agrémenter ses mélanges !

De la préparation des planches de culture dès février aux dernières cueillettes en octobre, en passant par le désherbage, paillage et heureusement peu d’arrosage, Alexandre ne chôme pas. Pourtant cela représente moins de la moitié de son temps de travail. Il lui en faut tout autant pour la délicate opération de séchage à l’air libre, pendant trois jours à une semaine selon les espèces. C’est tout un art pour ne pas altérer les principes actifs des plantes et qu’elle gardent couleur et parfum. Viennent ensuite l’émondage (retrait des tiges), et le tri.

L’ensachage et l’assemblage des mélanges qu’il a concoctés sont ensuite assuré par l’ESAT Alter Ego d’Hennebont. Parce qu’il faut savoir garder du temps pour les autres, pour cultiver sa passion et la partager. Alexandre organise des formations sur la culture et la transformation des plantes médicinales, ou l’aménagement de jardins médicinaux[2] « parce qu’on n’est pas propriétaire de cette connaissance. C’est un bien commun! »

 

Légende : En chemin pour une dernière récolte d’automne… si le soleil veut bien se montrer.

[1]     Nom donné aux plantes médicinales depuis le Moyen Âge, par opposition aux remèdes plus complexes et coûteux.

[2] Pour les particuliers ou les collectivités, renseignement sur www.terresdetisanes.fr

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